Dorigny durant la Préhistoire par Christelle

21/11/2022

Curieusement aucune découverte archéologique n'est signalée à l'ouest de la Chamberonne, à l'emplacement des différents bâtiments et aménagements à l'UNIL. Et ce n'est pas faute de surveillance des chantiers. En revanche, les terrasses de la zone voisine de Vidy, entre Chamberonne et Flon, ont livré des traces d'occupation dont les plus vielles remontent à quelque 10 000 ans, et qui permettent ainsi d'esquisser la préhistoire des rives du Léman avant l'implantation de la bourgade gallo-romaine de Lousonna.

Deux objets ont été enregistrés au musée vers 1880 avec la mention « Dorigny », malheureusement sans provenance précise . Il s'agit d'un disque et d'un crochet de ceinture en bronze, portée par une femme de qualité au VIIème siècle av.J.-C. Rappelons que les derniers glaciers se sont retirés il y a plus de 18 000 ans et que la végétation a progressivement repris ses droits avant que les premiers colons du Néolithique (2500-2200) agriculteur, éleveur et sédentaires, n'amorcent le processus de défrichement.

Des stations « lacustres » sont aménagées sur le rivage, dont on ne sait quasiment rien : quelques haches en pierre polie , tessons de vases en céramique, outils en os, bois de cerf, etc. sont autrefois parvenus au Musée. Un village est signalé aux Pierrettes, un autre à Vidy , aujourd'hui recouvert de remblais. On connaît en revanche mieux le monde des morts grâce à plus d'une centaine de sépulture en cistes (caissons de pierre) renfermant des individus en position repliée. Et un menhir a été redressé à l'emplacement de sa découverte.

L'âge du Bronze (2200-800 av. J.-C) est également bien présent, par le biais de tombes à inhumation vers -2000 (Écublens ,Bourdonette et Bois de Vaux notamment), puis à incinération, vers -1000. Les parures en bronze, et provisions pour l'au-delà déposées dans des services en céramique, sont nombreuses et de qualité. Quelques tessons témoignent d'une occupation en retrait du lac, lors d'une dégradation climatique et d'une remontée du niveau des eaux dans la seconde moitié du IIe millénaire.

Il existe quelques témoins fugaces du Premier âge du Fer (ou époque de Hallstatt , 800-450 av.J.-C .), comme la parure conservée au Musée provenant à coup sûr d'une sépulture recouverte d'un tumulus, un tertre de terre comme c'était l'usage. Il faut attendre le Second âge du Fer (ou époque de la Tène , 450-50 av.J.-C.) pour disposer à nouveau de documents funéraires : une grande nécropole d'une centaines de tombes du Vè au IIIè siècle à Saint-Sulpice, une autre de la seconde moitié du IIè siècle immédiatement sous les premières strates de Lousonna. L'inhumation est quasi exclusive au temps des sépultures de Saint-Sulpice, avec de l'armement et des parures accompagnant hommes, femmes et enfants, ornés selon l'évolution du style celtique ; dès lors en effet , on est certain d'être en présence de Celtes.

Qui plus est, pour la nécropole de la route de Chavannes, on peut proposer, toujours sur la base de textes antiques, de l'attribuer au peuple celte des Helvètes. L'incinération côtoie l'inhumation ; des femmes et des enfants y sont enterrés avec parures et offrandes. La mémoire de ces morts n'empêchera pas l'installation, quelques générations plus tard, des premiers aménagements du centre de ce qui deviendra la bourgade (le vicus), avec sont port de Lousonna la gallo-romaine.

Source et illustrations : site de l'UNIL.

ISM - Ecole française de Lausanne
Route d'Oron 47, 1010 Lausanne 
Tous droits réservés 2022
Optimisé par Webnode Cookies
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer